Les missions des jardins botaniques
Le monde compte actuellement quelque 1800 jardins botaniques dans 150 pays. Avec 100’000 espèces végétales, ils abritent un tiers de toutes les fougères et plantes à fleurs formant des îlots de biodiversité dans des environnements surtout citadins. En Suisse, 34 jardins botaniques et collections de plantes forment l’association Hortus Botanicus Helveticus (HBH). Ces jardins abritent une collection vivante d’espèces végétales indigènes et exotiques. Leurs tâches principales:
- la culture et la présentation de la diversité végétale
- l’étude du monde végétal
- la communication à la société de l’importance de la diversité biologique
- la formation des adultes et des enfants
- l’enseignement et l’initiation à la botanique, l’écologie, l’évolution, la bionique, la biochimie, la pharmacie, la médecine, la médecine vétérinaire, etc.
- la formation d’horticulteur/trice spécialiste des collections scientifiques
- la rencontre entre la recherche et le public, utilisant l’attrait des fleurs comme moyen de communication
- la protection et la sauvegarde des espèces végétales rares par des cultures de conservation des espèces menacées et l’échange international de semences
- le partenariat pour les organismes de protection de la nature
- l’expérience de la nature et lieux de paix
La diversité des espèces en chiffres
Selon de nouvelles études, près de la moitié des milieux de Suisse sont menacés et certains plus particulièrement touchés: cours d’eau, rives, marécages, hauts-marais et prairies sèches. La détérioration générale des milieux accroît encore le nombre des espèces rares et menacées. Les populations de nombreuses espèces ont tant baissé que leur survie à long terme n’est pas assurée. Le degré de menace des espèces est évalué à l’aide d’une combinaison de critères définis avec précision et reconnus sur le plan international, les « Listes rouges », qui décrivent l’état du moment et l’évolution de la diversité des espèces. La flore suisse compte 2613 espèces indigènes. Selon la Liste rouge de 2016, 725 espèces et sous-espèces (28 %) sont menacées ou ont même disparu: 55 taxons éteints ou disparus, 111 au bord de la disparition (CR), 197 taxons en danger (EN), 362 vulnérables (VU) et 415 taxons potentiellement menacés (NT).
Protection des espèces et conservation ex-situ dans les jardins botaniques
La protection des milieux est le meilleur moyen d’empêcher l’extinction d’espèces végétales rares et menacées. Autre possibilité, la conservation ex-situ ou cultiver, multiplier et sauvegarder les plantes sauvages menacées hors de leur milieu naturel, mais provenant de stations connues et définies pour ensuite les réintroduire dans leur milieu naturel. Les jardins botaniques s’engagent depuis des dizaines d’années dans la protection des espèces et la conservation ex-situ, avec leurs connaissances scientifiques et savoir-faire horticole et travaillent en étroite collaboration avec les services cantonaux de protection de la nature, l’Office fédéral de l’environnement OFEV ou des services étatiques étrangers. Les jardins botaniques profitent aussi des conseils d' »Info Flora », Centre national de données et d’informations sur la flore suisse.
En 2016, HBH a lancé en Suisse le projet « Les dernières de leur espèce – conservation dans les jardins botaniques des plantes sauvages menacées ». Ce projet, porté par 22 jardins botaniques, vise la culture de plantes sauvages menacées dans les jardins botaniques et leur réintroduction dans leur habitat naturel, l’échange de connaissances et d’expériences, et le renforcement des contacts avec les services cantonaux de protection de la nature. Stocker les semences dans des banques de semences ou de gènes dans des conditions optimales contribue aussi à sauvegarder la diversité génétique des plantes, comme celle que gèrent les Conservatoire et Jardin botaniques de la Ville de Genève.
Le cadre politique
La protection et la conservation de la diversité biologique exigent des efforts internationaux et nationaux communs et un encadrement politique contraignant. Avec la « stratégie mondiale pour la conservation des plantes » (GSPC), un document international contraignant dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique (CBD), la Suisse s’est engagée, avec 192 autres signataires, à veiller à la conservation des plantes sauvages. Un des objectif: 75 % d’espèces menacées conservées ex-situ, dont 20 % disponibles pour des réintroductions. La Suisse doit ainsi conserver ex-situ 550 espèces de plantes menacées et réintroduire 110 espèces. Les 260 espèces stockées dans la banque de semences du jardin botanique de Genève montrent le succès partiel de cette mission. Les projets de réintroduction nécessitent en revanche plus d’effort. L’OFEV a élaboré avec sa « Stratégie Biodiversité Suisse » un plan d’action pour la conservation et la préservation de la biodiversité, qui vise aussi à soutenir les programmes de conservation des espèces des jardins botaniques.
L’article a été publiée dans le guide BOTANICA jardins et plantes 2019.
La conservation des plantes sauvages menacées dans les jardins botaniques
En Suisse, plus d’un quart des plantes sauvages sont menacées et répertoriées dans la Liste Rouge. Les jardins botaniques cultivent ces espèces et tentent de les réintroduire dans leurs milieux naturels.
Les missions des jardins botaniques
Le monde compte actuellement quelque 1800 jardins botaniques dans 150 pays. Avec 100’000 espèces végétales, ils abritent un tiers de toutes les fougères et plantes à fleurs formant des îlots de biodiversité dans des environnements surtout citadins. En Suisse, 34 jardins botaniques et collections de plantes forment l’association Hortus Botanicus Helveticus (HBH). Ces jardins abritent une collection vivante d’espèces végétales indigènes et exotiques. Leurs tâches principales:
La diversité des espèces en chiffres
Selon de nouvelles études, près de la moitié des milieux de Suisse sont menacés et certains plus particulièrement touchés: cours d’eau, rives, marécages, hauts-marais et prairies sèches. La détérioration générale des milieux accroît encore le nombre des espèces rares et menacées. Les populations de nombreuses espèces ont tant baissé que leur survie à long terme n’est pas assurée. Le degré de menace des espèces est évalué à l’aide d’une combinaison de critères définis avec précision et reconnus sur le plan international, les « Listes rouges », qui décrivent l’état du moment et l’évolution de la diversité des espèces. La flore suisse compte 2613 espèces indigènes. Selon la Liste rouge de 2016, 725 espèces et sous-espèces (28 %) sont menacées ou ont même disparu: 55 taxons éteints ou disparus, 111 au bord de la disparition (CR), 197 taxons en danger (EN), 362 vulnérables (VU) et 415 taxons potentiellement menacés (NT).
Protection des espèces et conservation ex-situ dans les jardins botaniques
La protection des milieux est le meilleur moyen d’empêcher l’extinction d’espèces végétales rares et menacées. Autre possibilité, la conservation ex-situ ou cultiver, multiplier et sauvegarder les plantes sauvages menacées hors de leur milieu naturel, mais provenant de stations connues et définies pour ensuite les réintroduire dans leur milieu naturel. Les jardins botaniques s’engagent depuis des dizaines d’années dans la protection des espèces et la conservation ex-situ, avec leurs connaissances scientifiques et savoir-faire horticole et travaillent en étroite collaboration avec les services cantonaux de protection de la nature, l’Office fédéral de l’environnement OFEV ou des services étatiques étrangers. Les jardins botaniques profitent aussi des conseils d' »Info Flora », Centre national de données et d’informations sur la flore suisse.
En 2016, HBH a lancé en Suisse le projet « Les dernières de leur espèce – conservation dans les jardins botaniques des plantes sauvages menacées ». Ce projet, porté par 22 jardins botaniques, vise la culture de plantes sauvages menacées dans les jardins botaniques et leur réintroduction dans leur habitat naturel, l’échange de connaissances et d’expériences, et le renforcement des contacts avec les services cantonaux de protection de la nature. Stocker les semences dans des banques de semences ou de gènes dans des conditions optimales contribue aussi à sauvegarder la diversité génétique des plantes, comme celle que gèrent les Conservatoire et Jardin botaniques de la Ville de Genève.
Le cadre politique
La protection et la conservation de la diversité biologique exigent des efforts internationaux et nationaux communs et un encadrement politique contraignant. Avec la « stratégie mondiale pour la conservation des plantes » (GSPC), un document international contraignant dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique (CBD), la Suisse s’est engagée, avec 192 autres signataires, à veiller à la conservation des plantes sauvages. Un des objectif: 75 % d’espèces menacées conservées ex-situ, dont 20 % disponibles pour des réintroductions. La Suisse doit ainsi conserver ex-situ 550 espèces de plantes menacées et réintroduire 110 espèces. Les 260 espèces stockées dans la banque de semences du jardin botanique de Genève montrent le succès partiel de cette mission. Les projets de réintroduction nécessitent en revanche plus d’effort. L’OFEV a élaboré avec sa « Stratégie Biodiversité Suisse » un plan d’action pour la conservation et la préservation de la biodiversité, qui vise aussi à soutenir les programmes de conservation des espèces des jardins botaniques.
Plantes alpines – L’influence du changement climatique
La Terre a toujours connu des changements climatiques. Aujourd’hui, le monde est confronté à une forme nouvelle bien différente de changement climatique: le réchauffement global actuel provient des émissions de gaz à effet de serre produites par l’humain.
«Depuis des décennies, de plus en plus de petits arbres poussent à l’étage alpin»
NICOLAS KÜFFER En tant écologue de montagne, comment percevez-vous le changement climatique? CHRISTOPHE RANDIN Je me suis rendu compte très tôt des signes du réchauffement climatique en montagne. Je me
«Un très grand nombre d’espèces végétales migrent des sites de très basse altitude vers les sommets»
BEAT FISCHER Madame Wipf, en tant que spécialiste de l’écologie des hautes montagnes, vous vous trouvez bien souvent sur les sommets. Êtes-vous aussi une alpiniste? SONJA WIPF Je parcours volontiers
«Les plantes envahissantes peuvent modifier des écosystèmes entiers»
BEAT FISCHER Monsieur Schaffner, pourquoi le siège d’une organisation active dans le monde entier et comptant plus de 600 collaborateurs se trouve-t-il à Delémont? URS SCHAFFNER Pour des raisons d’ordre
«Nous ne pouvons pas rester spectateurs et ne rien faire»
BEAT FISCHER Monsieur Walther, depuis des années vous travaillez dans la recherche sur les néophytes envahissantes. Est-il possible d’établir une quelconque relation avec ces espèces végétales ? GIAN-RETO WALTHER Plus
Néophytes envahissantes – Influence du changement climatique sur la végétation
NÉOPHYTES ENVAHISSANTES On appelle néophytes les espèces végétales introduites dans de nouvelles régions, volontairement ou non, après la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb en 1492 et qui se sont
«Au final, les changements viennent d’événements extrêmes»
BEAT FISCHER Monsieur Zimmermann, comment percevez-vous personnellement le changement climatique ? NIKLAUS E. ZIMMERMANN Surtout lors de randonnées en montagne. Je retourne souvent et volontiers dans les régions de mon
Causes et conséquences du changement climatique
La Terre a toujours connu des changements climatiques. Lorsque les dinosaures ont disparu il y a environ 65 millions d’années, il régnait dans ce qui est aujourd’hui la Suisse un
«La conservation des espèces menacées est d’actualité»
Info Flora est le centre national de données et d’informations sur la flore suisse. Stefan Eggenberg, son directeur, travaille depuis des années en faveur de la protection des espèces.
«Nous profitons du vaste savoir-faire des jardins botaniques»
Les services cantonaux de protection de la nature sont des partenairesLes services cantonaux de protection de la nature sont des partenaires importants des jardins botaniques dans les programmes de conservation et de réintroduction des espèces végétales rares et menacées.
«La nature ne connâit pas de frontière!»
Le Jardin botanique de l’Université de Fribourg joue en Suisse un rôle de pionnier. Gregor Kozlowski, avec son groupe de recherche et l’équipe du jardin, a réalisé un certain nombre de réinstallations réussies.
«L’infodivertissement est particulièrement important aujourd’hui»
L’objectif principal de Peter Enz est de sensibiliser les gens aux plantes et à la nature. C’est pourquoi la «BOTANICA» de cette année est si proche du cœur du directeur du Jardin botanique de l’Université de Zurich, car elle montre combien il est important de préserver les plantes indigènes menacées.