L’interview a été publiée dans le guide BOTANICA jardins et plantes 2017.

«Les dernières de leur espèce»

«La nature ne connâit pas de frontière!»

Le Jardin botanique de l’Université de Fribourg joue en Suisse un rôle de pionnier. Depuis 25 ans, il conduit un programme de conservation ex situ pour des espèces végétales menacées. Son directeur scientifique et curateur, le professeur Gregor Kozlowski en est le principal responsable, puisqu’il a aussi réalisé, avec son groupe de recherche et l’équipe horticole du jardin botanique, un nombre considérable de réinstallations réussies.

Le Prof. Gregor Kozlowski est le directeur scientifique et le curateur du Jardin botanique de l’Université de Fribourg. Il dirige un groupe de recherche sur la biologie de la protection de la nature et s’occupe du suivi de la collection de plantes avec l’équipe du Jardin botanique. Il dirige des projets de protection des espèces et occupe une charge d’enseignement.

BEAT FISCHER Cher Monsieur, vous êtes originaire de Pologne et vous travaillez maintenant dans un pays alpin qui possède une flore différente, comment faites-vous?
GREGOR KOZLOWSKI Oui, mais en réalité, les flores de ces régions ne sont pas si différentes, la Pologne appartenant aussi à l’hémisphère nord. Je viens de Poznan, une ville qui se trouve entre Varsovie et Berlin. C’est là que commence le climat nordique. Dans les forêts de la région, on rencontre le lis martagon (Lilium martagon) et d’autres espèces qui existent aussi en Suisse. Et, c’est primordial, la nature ne connaît pas de frontière!

D’où viennent votre intérêt et votre enthousiasme pour les plantes?
J’ai grandi tout près d’un parc national (Parc national de la Grande- Pologne). Il est de petite taille, et j’ai ainsi pu passer mon enfance en forêt; la nature m’a marqué et, déjà adolescent, je voulais protéger sa beauté et sa diversité. Chaque nouvelle espèce que je découvre est une nouvelle aventure qui me fascine toujours autant.

Le Jardin botanique de Fribourg a une longue tradition de culture ex situ, c’est-à-dire de la récolte de plantes dans leur habitat naturel, leur multiplication au jardin botanique et leur réinstallation dans la nature. Selon quels critères choisissezvous ces espèces?
Décider des priorités est toujours une décision difficile. Le canton de Fribourg compte quelque 700 espèces de plantes menacées. Notre choix se base sur les listes standards de la flore suisse établies par l’OFEV, par des experts et expertes de l’administration cantonale en collaboration avec Info Flora. Nous évitons ainsi les travaux à double ou l’oubli éventuel d’espèces. En plus des espèces prioritaires pour la Suisse, nous choisissons aussi des espèces spéciales locales. Au cours de ces 25 dernières années, le Jardin botanique de Fribourg s’est affirmé comme centre de compétence pour la flore cantonale.

Combien d’espèces ex situ le jardin botanique de Fribourg soigne-t-il?
Nous nous occupons de 30 espèces que nous soignons, multiplions et étudions dans le cadre de plans d’action. Pour un jardin de taille moyenne, c’est beaucoup et nous arrivons bientôt à nos limites.

Quelle doit être l’expérience de l’équipe horticole pour réussir la multiplication des espèces ex situ?
Les connaissances horticoles sont indispensables aux tâches de protection des espèces végétales. Pour les espèces difficiles à élever comme les fougères ou les plantes aquatiques, il ne suffit pas d’avoir la main verte, il faut aussi pouvoir compter sur des botanistes horticulteurs qui connaissent les espèces et qui ont une certaine expérience écologique. Ils doivent aussi comprendre la nature des sols où croissent les plantes, maîtriser l’art de les multiplier, et connaître leur mode de propagation.

Comment choisissez-vous les sites pour une réinstallation?
Idéalement, nous installons les espèces sur les sites où elles sont menacées ou ont disparu. Les réimplantations ont lieu après une revitalisation, en collaboration avec l’administration cantonale et les groupements locaux de protection de la nature. Ces sites sont malheureusement souvent déjà détruits ou n’ont subsisté que de manière très limitée; c’est pourquoi nous recherchons des habitats de remplacement, comme par exemple pour le nénuphar nain (Nuphar pumila), espèce fortement menacée, pour laquelle il n’existait plus qu’une seule mare adaptée à sa réintroduction.

Devez-vous disposer d’une autorisation des autorités?
Oui, une réimplantation doit être officiellement autorisée et, selon les cantons, elle ne peut être effectuée que par un jardin botanique.

Les populations réinstallées sont-elles surveillées, existe-t-il un contrôle des résultats?
Tant les experts du canton de Fribourg que ceux des autres cantons romands sont chargés d’effectuer ces contrôles.

Quels sont les succès ou les succès partiels qui vous ont particulièrement réjoui, quels sont les échecs qui vous ont contrarié ?
En plus de la réinstallation du nénuphar nain, celle de la baldellie commune (Baldellia ranunculoides) a aussi été une réussite. Il n’existait plus en Suisse qu’une petite population près d’Yverdon. Un de nos jardiniers, Benoît Clément, responsable des cultures ex situ, a élevé et cultivé 250 plantons; des réinstallations répétées nous ont ensuite permis de stabiliser la population de Suisse à environ 3000 individus. Nous avons toutefois aussi essuyé des échecs, par exemple avec l’inule de Suisse (Inula helvetica), une espèce menacée qui poussait autrefois en ville de Fribourg, mais dont la réinstallation sur des sites de remplacement appropriés n’a malheureusement pas réussi jusqu’ici.

Quelles espèces envisagez-vous pour des projets futurs?
Nous essayons d’inscrire dans nos programmes de conservation des espèces d’importance locale. Ce sont par exemple deux à trois espèces de fougères, comme le capillaire noir (Asplenium adiantum-nigrum), qui ne croît naturellement qu’à un seul endroit dans le canton de Fribourg. Nous voulons aussi nous occuper de la bugrane à feuilles rondes (Ononis rotundifolia), un petit buisson thermophile à fleurs roses, dont le canton ne compte plus que deux à trois populations isolées.

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